EN :

This paper examines how enslaved Africans living in Upper Canada at the turn of the 19th century protested and resisted their enslavement in diverse ways, and the impact of this resistant behaviour on attempts to legislate against and ameliorate the effects of slavery in the province. It shows that, in the case of the Chloe Cooley, her courage in the face of attempts to sell her away to a New York owner provided the catalyst that spurred the Upper Canadian government to pass its gradual emancipation act, some forty years before anti-slavery laws were passed elsewhere in the British Empire. This study centres Black Canadians, particularly the enslaved, as actors and agents in the making of their own, and thus a signficant part of Canada’s, history.

FR :

Dans cet article nous étudiions les différentes formes de protestation et de résistance des esclaves africains contre leur condition dans le Haut-Canada au tournant du 19^e siècle; et les conséquences de ces actions sur le plan législatif. Dans cette lutte pour faire adopter des lois améliorant la condition des esclaves dans la province, et finalement abolissant l’esclavage, le courage de Chloë Cooley résistant aux intentions de la vendre à un propriétaire new-yorkais, joua notamment le rôle de catalyseur. Son cas poussa en effet le gouvernement du Haut-Canada à faire adopter la loi sur l’émancipation progressive des esclaves; et cela quelque quarante ans avant que des lois similaires soient adoptées dans le reste de l’empire britannique. Il s’agit d’un épisode important de notre histoire, et un épisode dans lequel les noirs canadiens, et particulièrement les esclaves, ont été à la fois les acteurs et les agents de leur propre destin.

EN :

Few topics in Ontario’s rich history rival that of the Underground Railroad in terms of human drama and intrigue. One of those individual stories that graphically illustrate that point is that of Isaac Brown. His epic story unfolded through time and place from a Maryland plantation to a New Orleans auction block to a Philadelphia courthouse in the free state of Pennsylvania. The separation from his family at the end of a slave-traders whip and their later tearful reunion stretched the emotions to its extremities. But the times and the circumstances dictated that Canada West would be the only place where this family could find freedom and where this international thriller could peacefully end.

FR :

La riche histoire de l’Ontario offre peu de sujets aussi fascinants d’un point de vue de l’intrigue et du drame humain que celle du « Chemin de fer souterrain ». Une épopée particulière qui illustre ce fait est celle d’Isaac Brown, commençant dans une plantation du Maryland et se poursuivant dans une vente aux enchères à la Nouvelle-Orléans, puis dans un tribunal de l’état indépendant de la Pennsylvanie, à Philadelphie. Rien n’est sans doute plus émouvant que la séparation d’Isaac Brown, sous la menace du fouet d’esclavagistes, de sa famille, ou que, plus tard, leur réunion. À cette époque, les circonstances faisaient de l’ouest du Canada le seul lieu possible où sa famille pourrait trouver paix et liberté au terme d’une longue odyssée.

EN :

This is the remarkable story of a Black family who came to Toronto in the 1830s, escaping from bondage and racism in the United States. The Lafferty family achieved levels of education and professional prominence that could only be dreamed of by free Blacks south of the border. One of their sons in particular – Alfred Lafferty, born in Toronto in 1839 – would rise to the position of principal of several grammar schools in different parts of the province, and become the first Black lawyer in Chatham, Ontario. His personal history provides a fascinating illustration of race and class in nineteenth-century Ontario. It demonstrates one family’s accommodation to the restrictions imposed by Canada’s unspoken prejudice against people of colour.

FR :

Cet article relate l’histoire exceptionnelle de William et Sarah Lafferty qui arrivèrent à Toronto vers 1830, fuyant le racisme et l’esclavage aux États-Unis. Le niveau d’éducation et le statut professionnel que connut leur famille ne pouvaient que relever du rêve pour les Noirs affranchis au sud de la frontière. Un de leurs fils en particulier, Alfred Lafferty, né à Toronto en 1839, devint directeur de plusieurs écoles secondaires disséminées dans la province, et fut le premier avocat noir à Chatham en Ontario. Son parcours est un exemple fascinant de l’histoire des races et classes sociales dans l’Ontario du dix-neuvième siècle, et montre comment une famille dut s’accommoder des restrictions que les préjugés canadiens imposaient tacitement aux gens de couleur.

EN :

By the 1880s Toronto had a well established black community. While Africans in Ontario’s largest city had achieved a certain amount of political equality, social and economic equality remained elusive. Using a number of examples this article attempts to show how blacks strived for full rights. Albert Jackson’s struggles to become a mailman, the attempts of the Fisk Jubilee Singers to be admitted to hotels, and the efforts to prevent Adam Morse from being extradited to the United States were issues that drew attention in Toronto in the 1880s. Blacks ultimately succeeded in these cases both because it was politically expedient and because leaders in the white community wanted the city to have a good reputation and avoid civic embarrassment.

FR :

La communauté noire de Toronto était déjà bien établie dans les années 1880. Cependant, bien que les Africains vivant dans la plus grande ville ontarienne connaissent un certain degré de parité politique, leur égalité d’un point de vue social ou économique demeurait conjecturale. Cet article, se basant sur plusieurs exemples, cherche à démontrer la lutte des Noirs pour jouir pleinement de leurs droits. Les difficultés que connut Albert Jackson à devenir facteur, les tentatives du groupe Fisk Jubilee Singers à être admis dans des hôtels, ainsi que les efforts s’opposant à l’expatriation d’Adam Morse vers les États-Unis, sont autant d’incidents qui attirèrent les regards sur Toronto dans les années 1880. Dans ces cas particuliers, les Noirs obtinrent éventuellement gain de cause : cela était plus pratique d’un point de vue politique et les dirigeants de la communauté blanche cherchaient à conserver la bonne réputation de la ville ainsi qu’à éviter tout embarras d’ordre administratif.

EN :

In 1891, the Kent County Civil Rights League was formed to seek redress in several areas in which the Black community of Chatham felt they were being wronged. The first issue they decided to tackle was the segregated school system. This paper looks at the events and personalities involved in this landmark action which has essentially gone unrecorded and unrecognized in Black Canadian historiography, but which resulted in the opening of all schools to Black children in that town.

FR :

En 1891, la Ligue de défense des Droits civils du comté de Kent fut créée afin de redresser les torts dont la communauté noire de Chatham se sentait victime. Le premier problème auquel la Ligue décida de s’attaquer fut celui de la ségrégation dans le système scolaire. Dans l’historiographie consacrée à l’histoire de la population noire au Canada, on ne parle guère de cet acte pourtant historique, puisqu’il a mené à l’ouverture des écoles de cette ville aux enfants noirs. Les événements qui y menèrent, les personnes qui y ont été mêlées, sont le sujet de cette étude.

EN :

This paper is about Dr. Daniel Hill III, the first director of the Ontario Human Rights Agency. Paying particular attention to Dr Hill’s work with the Committee for the Adoption of Coloured Youngsters and the Ontario Black History Society, I argue that he fashioned himself as “Negro race man”, a masculinist term assigned to people who sought to lead a Black community in North America and lay to rest the infantilised and feminized image of the “tragic mulatto” trapped in a “light grey world”.

FR :

Cet article s’intéresse au Dr Daniel Hill III, premier directeur de l’Agence ontarienne pour les Droits de la Personne. M’attachant plus particulièrement au travail de Dr Hill au sein du Comité pour l’adoption d’enfants de couleur et auprès de « Ontario Black History Society », j’avance que Dr Hill se définit comme étant « l’homme de la race noire », un terme masculiniste attribué à ceux qui cherchaient à diriger une communauté noire en Amérique du Nord et à effacer l’image infantilisée et féminisée du « mulâtre tragique », prisonnier dans un « monde gris pâle ».