Texte d’opinionOpinion PieceTexto de opinión

La grande course des Centres Hospitaliers Universitaires Français afin de rester dans le groupe des leaders de la recherche et de l’innovation médicales[Record]

  • P. Gaudron

…more information

  • P. Gaudron
    Directeur d’hôpital en France
    Chercheur associé à la Chaire Stratégie et Société, HEC Montréal

Le professeur A. Mouline a rédigé pour la revue Management International un texte d’opinion sur « Les universités françaises à l’heure de la compétition mondiale et du Nouveau Management Public ». Pour notre part, nous allons consacrer notre texte à la grandecourse des Centres Hospitaliers Universitaires français (CHU) dans le cadre de la recherche et de l’innovation médicales. Les liens contractualisés entre les CHU et les universités sont obligatoires en France, les Centres Hospitaliers deviennent des CHU par la signature d’une convention constitutive avec l'université de son territoire à composantes médicales (faculté de Médecine et faculté de pharmacie, et parfois faculté d’odontologie). Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS) constituent avec l’Unistra (la nouvelle université de Strasbourg créée en janvier 2009 par la fusion de l’université Louis Pasteur, l’université Marc Bloch et l’université Robert Schumann), le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Strasbourg. La loi santé de 2009 a précisé le contexte d’élaboration et le périmètre de ces conventions constitutives. De plus, elles doivent être en cohérence avec les contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) des CHU signés avec leur tutelle régionale (Agence Régionale de Santé, ARS) et les Contrats Etat-Région, CPER, (équipements et immobilier) des universités. Elles doivent être révisées tous les cinq ans. Ce lien institutionnel entre le CHU et son université de référence signifie que la mission « recherche et innovation » est fortement liée Si la mission des soins des CHU avec les trois dimensions reconnues : établissement de santé de proximité, de recours et d’excellence est très importante et constitue une très grande partie de l’activité des équipes et du budget, les deux autres missions, c’est-à-dire l’enseignement et la recherche, doivent être en forte connexion (en phase) avec l’université de référence, donc sa stratégie et certaines de ses structures. Depuis de nombreuses années, cette connexion se réorganise et se développe car les universités mettent en place des politiques de site universitaire, c’est-à-dire un périmètre de coopérations institutionnelles, scientifiques et aussi économiques. Cette coopération est la traduction d’une vision stratégique, de moyen terme ou long terme, intégrée et décloisonnée entre les différents acteurs sur un territoire géographique. Son positionnement dans les classements s’illustre par des points forts, c’est-à-dire des facteurs clés de succès dont : le potentiel scientifique et académique dans les disciplines du site. Les positions des établissements d’enseignement supérieur sont repérées par les classements, le cabinet Shanghai Ranking Consultancy classe 4 000 universités dans le monde selon 52 disciplines ou bien le classement bibliométrique mondial de Leiden. Les CHU, en raison de leur convention constitutive avec leur université de référence, sont impactés par la « grande course des universités » en raison des liens très importants entre les deux organisations publiques. Les recompositions en cours qui sont d’ailleurs amplifiées par de nombreuses actions de la puissance publique via les actions thématiques du Programme d’Investissement d’Avenir (PIA), ont pour objectif de créer un groupe d’universités françaises de niveau international. Ces différents programmes PIA doivent en fait permettre le développement d’universités de recherche à rayonnement mondial. Ils s’articulent ainsi : Dans le cadre de la recherche médicale, les CHU ont une politique de recherche centrée sur la recherche clinique (recherche appliquée) et la recherche translationnelle. Ils ont réalisé, dans le cadre du continuum recherche appliquée/soins, 127 premières mondiales depuis 1958, ils font 78 % des essais cliniques (140 000 patients chaque année à travers 2 500 études), et ils ont répertorié 170 000 publications depuis 2007. Une dimension moins connue, et en forte croissance, se situe dans le domaine des innovations avec des créations de start-up et la valorisation via des brevets et les licences …

Appendices