Rubrique sur la mobilisation des connaissances

L’indice d’innovation potentielle (IIP) : un diagnostic de la capacité à innover au service des PME[Record]

  • Manon Enjolras,
  • Mauricio Camargo and
  • Vincent Boly

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  • Manon Enjolras
    Université de Lorraine, Équipe de recherche sur les processus innovatifs (ERPI), EA 3767, 8, rue Bastien Lepage, 54000 NANCY, France

  • Mauricio Camargo
    Université de Lorraine, Équipe de recherche sur les processus innovatifs (ERPI), EA 3767, 8, rue Bastien Lepage, 54000 NANCY, France

  • Vincent Boly
    Université de Lorraine, Équipe de recherche sur les processus innovatifs (ERPI), EA 3767, 8, rue Bastien Lepage, 54000 NANCY, France

Animé par une profonde volonté d’être au plus proche des entreprises et fort de ces 30 ans d’expérience dans la recherche sur les processus innovatifs, le laboratoire ERPI présente à travers cette publication le parcours ayant conduit à la création de l’indice d’innovation potentielle (IIP), diagnostic de la capacité à innover à destination des PME. Spécialisé dans l’étude des processus d’innovation, le laboratoire ERPI (équipe de recherche sur les processus innovatifs) de l’Université de Lorraine est un laboratoire de génie industriel concentrant ses recherches sur les méthodes, les outils et les compétences permettant l’optimisation du pilotage des projets innovants. Assumant un focus spécifique sur les entreprises de petite taille, l’ensemble de ses membres traduisent leur propre domaine de spécialité en ingénierie qui, bien évidemment, donne une vision parfois différente, mais toujours complémentaire de la recherche en PME. Au début des années deux mille, notre laboratoire de recherche a initié des travaux en métrologie de l’innovation. L’ambition était de produire des connaissances dans un domaine peu investigué dans la littérature, mais aussi de répondre au besoin des cadres d’entreprises de modéliser les processus d’innovation, d’évaluer les actions engagées en innovation et plus généralement aider à la prise de décision. Une première thèse a été soutenue en 2005 (Corona, 2005), puis d’autres ont permis de proposer une véritable métrologie intégrant des règles de collecte et traitement des données, des algorithmes d’agrégation et l’obtention d’un indice d’innovation potentielle. Des expérimentations ont été menées dans des entreprises et plus précisément des PME. Ces études de cas ont permis de tester la pertinence des modèles : capacité des entreprises à saisir les données d’entrée, à prendre des décisions à partir des résultats, capacité à reproduire l’étude, mais ces travaux comportaient un biais en ce sens que les chercheurs développaient une véritable proximité avec les décideurs. Les contacts réguliers avec les mêmes entreprises poussaient les chercheurs à passer d’un rôle d’évaluateur neutre à celui d’accompagnateur. De ce fait, l’analyse était accompagnée de commentaires et finalement de conseils, ce qui réduisait l’objectivité des échanges. Au-delà de l’impact de l’évaluateur sur le système évalué, se posait alors le problème de la possibilité de faire une étude de la capacité à innover en totale autonomie pour le dirigeant et le fait de proposer une réflexion sur des préconisations à distance sans verser dans une approche normative. La nécessité d’élargir notre base de connaissances à travers une importante base de données nous a conduits à répondre en 2011 à un appel à projets national lancé par le F2I (Fonds français pour l’innovation et l’industrie) pour promouvoir l’innovation dans les PME. Dans ce cadre, une collaboration entre le laboratoire ERPI et le laboratoire de sciences de gestion CEREFIGE (Centre européen de recherche en économie financière et gestion des entreprises – Université de Lorraine) a permis à ces deux laboratoires d’être financés pendant quatre ans pour une chaire de recherche. Cette chaire appelée PRINCIP (pôle de recherche sur l’innovation et la capacité à innover des PME) visait à encourager le développement d’outils d’évaluation de la capacité d’innovation des PME. La mission de la chaire PRINCIP était d’établir un lien formel entre les connaissances académiques des laboratoires et les pratiques de l’industrie en alliant les compétences des sciences de l’ingénieur et du génie industriel à celles des sciences de gestion. Cette collaboration a donc été animée par une volonté constante de favoriser la pluridisciplinarité et d’interagir avec les praticiens dès les premières phases du projet. Ainsi, des dirigeants de PME, des organismes de soutien aux entreprises et des fédérations professionnelles principalement régionales ont été parties prenantes intégrantes de cette initiative : sollicitations pour …

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