Comptes rendus

Couture, Carol et Marcel Lajeunesse (dir.). 2014. L’archivistique à l’ère du numérique. Les éléments fondamentaux de la discipline. Québec : Presses de l’Université du Québec. ISBN 978-2-7605-3998-3[Record]

  • Annaëlle Winand

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  • Annaëlle Winand
    Étudiante au doctorat à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information, Université de Montréal
    annaelle.winand@umontreal.ca

L’ouvrage propose un état de l’archivistique qui trouve ses origines dans un programme de recherche sur les fondements de la discipline débuté dans les années 1990 par les auteurs. Les résultats de ces recherches, publiés sous la forme d’articles et ouvrages parus jusqu’en 2001, sont actualisés dans cette étude synthétique, en prenant en compte les changements entraînés par le numérique. Depuis le début des années 2000, le numérique et les technologies et de l’information et de la communication se sont en effet développés de manière rapide et exponentielle, agitant la profession et la discipline archivistique. Afin de rendre compte de ces changements, Carol Couture et Marcel Lajeunesse développent une analyse en trois volets : (1) les législations archivistiques et les politiques sur les archives; (2) les principes et les fonctions archivistiques; (3) la formation et la recherche en archivistique. Le premier chapitre est une version condensée de l’étude comparative Législations et politiques archivistiques dans le monde (Couture & Lajeunesse 1993), mise à jour grâce à différentes sources dont des textes de loi et les travaux du Comité pour les questions juridiques intéressant les archives (ICA/CLM). À partir de ces références, les éléments constitutifs de la législation de vingt pays différents, recouvrant l’ensemble des fonctions de l’archivistique et des interventions de l’archiviste, sont analysés selon un point de vue normatif et descriptif. Treize éléments des législations prenant en compte les documents, les organismes et les personnes, sont étudiés et comparés en suivant leurs récentes évolutions. (1) La définition des archives, impliquant la définition de la notion d’archives et de fonds, mais également de propriété, de support, de valeur, ou encore de son inclusion dans un champ culturel patrimonial plus large. (2) La compétence, l’organisation et la coordination des systèmes et services nationaux d’archives, interrogeant la responsabilité pour les questions d’archives. (3) Le contrôle des archives publiques, définissant les organismes publics auxquels la loi s’applique. (4) Le contrôle des archives privées, dont l’étendue effective diffère énormément de pays à pays. (5) La gestion des archives courantes et intermédiaires : c’est-à-dire des dispositions générales tendant à la bonne gestion des documents d’archives, avec un détachement des fonctions du « records manager » des fonctions de l’archiviste. (6) L’évaluation et l’acquisition, le versement aux archives définitives qui requiert une définition de critères d’évaluation, des responsabilités de tri et d’élimination, ainsi que des conditions et délais de versement. (7) La préservation, assurant la conservation et la restauration des documents dans un environnement approprié ainsi que l’élaboration de règles en la matière. (8) La classification et la description des archives, basées sur le principe de respect de l’intégrité et de la structure interne des fonds, comprenant la compilation, la publication et la diffusion d’instruments de recherche. (9) La communicabilité et la consultation des archives, garantissant la libre communication des pensées et des opinions, l’accès à l’information et la transparence administrative. (10) La référence, l’authentification et la reprographie, assurant l’accès effectif du public aux archives. (11) Les ressources humaines dans les institutions d’archives, s’intéressant au degré de législation pour les questions de statut, formation, recrutement, carrière, déontologie. (12) Les supports spéciaux, qui ne prennent pas toujours en compte les technologies de l’information et de la communication. (13) Enfin, les sanctions, incluant des mesures pour protéger tant les archives que les archivistes, bien qu’elles soient généralement plus incitatives que coercitives. De manière générale, les lois nationales concernant les archives témoignent de leur importance pour les décideurs et pour le développement du pays en question. Il existe donc un réel besoin de délimiter le champ d’application de la loi, tout en l’accompagnant de ressources humaines, financières et matérielles. Il …

Appendices