Comptes rendus bibliographiques

BONVALLOT, Jacques, GAY, Jean-Christophe et HABERT, Élizabeth (coord.) (2013) Atlas de la Nouvelle-Calédonie. Marseille et Nouméa : Institut de recherche pour le développement (IRD) et Congrès de la Nouvelle-Calédonie, 269 p. (ISBN 978-2-7099-1740-7)[Record]

  • Christian Bouchard

…more information

  • Christian Bouchard
    École de l’environnement, Université Laurentienne

Publié conjointement en 2012 par l’Institut de recherche pour le développement et le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, cet atlas propose une excellente synthèse des connaissances portant sur un territoire insulaire océanien marqué profondément par la colonisation française, l’exploitation du nickel  et la domination de Nouméa (agglomération du Grand Nouméa). Il s’agit de présenter le « pays » tel qu’il est aujourd’hui, avec ses atouts et ses contraintes, en documentant les évolutions et les processus en cours ainsi qu’en abordant les grands enjeux contemporains que représentent notamment l’évolution statutaire, la cohésion sociale, le déséquilibre territorial, les questions environnementales et les perspectives de développement. Considérant les profondes mutations politiques et socioéconomiques survenues depuis les 30 dernières années, il s’agit d’un ouvrage bienvenu, car la Nouvelle-Calédonie a beaucoup changé depuis la parution, en 1981, de l’Atlas de la Nouvelle-Calédonie et dépendances (publié par l’ORSTOM). Tirant profit d’une masse de données considérables et à jour, des connaissances et compétences d’une équipe multidisciplinaire formée de 75 auteurs (universitaires, chercheurs, spécialistes, etc.) et d’une excellente réalisation cartographique, l’atlas est conçu comme un recueil scientifique et un ouvrage de référence, mais il a également une vocation de vulgarisation. Il pourra donc être utile à un large public s’intéressant à la Nouvelle-Calédonie (élèves et enseignants, étudiants et professeurs, chercheurs, personnel des services techniques, élus et décideurs, curieux, etc.). La dimension de l’Atlas, soit 43 x 30,4 x 3,2 cm, rend la consultation relativement aisée tout en permettant d’inclure un grand nombre de documents dans des formats tout à fait adéquats pour la lecture. À cet égard, la grande qualité des cartes et de la mise en page mérite d’être soulignée. L’Atlas comprend 60 planches regroupées en 5 chapitres portant sur le contexte régional (2 planches), les milieux (18 planches), les populations et leur histoire (12 planches), l’économie (11 planches) et la vie en Nouvelle-Calédonie (17 planches). Chacune de ces planches comprend un minimum de quatre pages et se compose d’un résumé introductif, d’un texte explicatif, d’un certain nombre de vignettes documentaires (cartes, tableaux, graphiques, photographies, schémas, affiches, etc.), de quelques orientations bibliographiques (dans la plupart des cas) et d’un résumé en anglais (qui, toutefois, aurait souvent pu être plus élaboré). Les planches sont toutes d’une excellente qualité, bien structurées, claires, précises et bien documentées. De plus, on saluera la présence d’un excellent glossaire qui comprend 410 entrées (p. 263-266) et d’un index des sigles qui compte 265 entrées (p. 268-269), deux éléments qui aident à rendre l’ouvrage plus accessible pour un large public. Globalement, le contenu de l’Atlas, riche et précis, est tout aussi excellent que la forme, impeccable et attrayante. Toutefois, on aurait pu développer davantage sur le contexte régional, qui fait l’objet du premier chapitre, et notamment présenter en pleine page une carte générale de l’Océanie (avec les zones économiques exclusives) en plus des anamorphoses trouvées à la planche 1 (p. 17). Dans le deuxième chapitre sont présentés les différents éléments de l’environnement physique, dont le relief des terres émergées et la bathymétrie du domaine océanique, les conditions climatiques, la géologie et la géomorphologie, les sols et la végétation ainsi que la biodiversité animale terrestre et la biodiversité des poissons côtiers. On y souligne, d’une part, le fait que la Nouvelle-Calédonie possède « le deuxième plus vaste ensemble récifal au monde après la Grande Barrière de corail avec 24 000 km2 de surface » (p. 25), dont 60 % est inscrite sur la liste du patrimoine mondial depuis 2008, et, d’autre part, le contexte dans lequel se sont formées et se retrouvent aujourd’hui les remarquables ressources de nickel, dont le « pays » détiendrait …

Appendices