Introduction : les Inuits, les Premières Nations et le développement minier[Notice]

  • Robert Lanari

Le monde minier est en effervescence, les projets pullulent et c’est la danse des milliards de dollars, des milliers d’emplois et, selon les uns, de faramineuses redevances éventuelles pour le gouvernement du Québec. Des investissements financiers majeurs sont projetés pour la région de Schefferville–Fermont–Sept-Îles relativement à plusieurs projets miniers associés à des infrastructures portuaires, ferroviaires et routières. Des compagnies telles que Labrador Iron Mines, Tata Steel, New Millenium, Arcelormitttal et Consolidated Thompson Iron Mines ont toutes des projets d’envergure pour cette région. Un peu plus au nord, au lac Otelnuk, la compagnie Adriana Resources planifie la plus grande mine de fer du Québec. Au Nunavik, XStrataNickel vient d’investir une somme additionnelle de 530 $ millions pour son projet minier Raglan en exploitation depuis 1998, lequel sera bientôt suivi d’un autre projet minier appartenant à des intérêts chinois qui ont récemment investi 400 $ millions en sus des montants déjà dépensés. À la Baie James, Ressources Augyva explore le projet Duncan près de Radisson, et une mine d’or est déjà exploitée par les Mines Opinaca. Et, enfin, en Abitibi il y a la Corporation minière Osisko, à Malartic, et Agnico Eagle à la Ronde, ainsi que bien d’autres projets dans cette vieille région minière du Québec. En parallèle à ce boom minier, le débat public est lancé. D’abord par le projet de loi 79, déposé en décembre 2009 par le ministre délégué aux Ressources naturelles et à la Faune, M. Serge Simard, qui demande une refonte de la Loi sur les mines du Québec. Plusieurs mémoires, soixante-dix-huit pour être exact, ont été présentés à la Commission des ressources naturelles sur à peu près tous les sujets qui touchent de près ou de loin la situation minière : entre autres, les redevances au gouvernement, les droits territoriaux des autochtones, les consultations publiques sur les divers projets de mines, les évaluations environnementales et le rôle des municipalités. En même temps des résistances à certains projets se sont organisées : on a vu Malartic en Abitibi, Saint-Camille en Estrie ainsi que la région de Saint-Hippolyte dans les Basses-Laurentides. Il ne faut surtout pas oublier la résistance aux gaz de schiste, dont l’exploration relève également de la Loi sur les mines du Québec. Le sujet des ressources naturelles est donc à l’ordre du jour et la question fondamentale est de déterminer à qui appartiennent ces ressources naturelles ? Comment et pour qui doit-on les exploiter ? Pour le compte des développeurs ou pour celui de la population du Québec. Le Plan Nord, initialement lancé en septembre 2008 mais (re)lancé en grande pompe en mai 2011 par le gouvernement du Québec vient en quelque sorte consolider, donner un encadrement à tous les projets nordiques et, espère-t-on, dynamiser le développement grâce à d’importants investissements gouvernementaux dans la production de l’électricité, dans des infrastructures routières, portuaires et sociales. Le Plan Nord se veut un modèle de développement durable alliant l’économie, le social et l’environnement. Pour donner suite au Plan Nord, le gouvernement du Québec a soumis, également en mai 2011, le projet de loi 14 en remplacement du projet de loi 79 mentionné plus haut et très critiqué par l’opposition parlementaire, les groupes écologistes et les municipalités. Le projet de loi 14 inclut « l’acceptabilité sociale » et, spécifie-t-il, les « sociétés minières ne pourront plus détenir de claims dans les “périmètres urbains” des municipalités, c’est-à-dire la partie développée des villages ». Toutefois le concept de free mining est toujours présent mais « une municipalité pourra demander au Ministère de soustraire à l`exploitation minière une partie de son territoire non compris dans le périmètre urbain en cas de …

Parties annexes