FR :

Au Québec, plus particulièrement dans la région du Centre-du-Québec, la culture de la canneberge connait un essor depuis une trentaine d’années. L’objectif de cette étude est de vérifier l’idée véhiculée selon laquelle de moins en moins de cannebergières sont établies en milieux humides. Une analyse cartographique rétrospective a été réalisée au sein de 9 municipalités de la région du Centre-du-Québec pour la période de 1990 à 2019. Cette analyse a révélé que même si de plus en plus de terres non humides sont converties en cannebergières depuis le début des années 2000 (alors que pendant les années 1990-2000, la destruction des milieux humides prédominait ; 58 %), près de la moitié des terres converties sont encore des milieux humides (45 % pour 2000-2013 et 45 % pour 2013-2019). De 2013 à 2019, cela se traduit par 433 ha de milieux humides transformés en lien avec la production de canneberges, dont 252 ha (58 %) étaient des marécages arborés riches et 145 ha (33 %) étaient des dénudés humides (tourbières ouvertes et marais). Ces résultats permettront d’améliorer la planification du développement des cannebergières à l’échelle régionale afin d’atteindre les objectifs de conservation des milieux humides souhaités par notre société.

EN :

Cranberry production has increased steadily in Québec (Canada) over the last 30 or so years, notably in the Centre-du-Québec administrative region. The aim of the present study was to test the generally held opinion that cranberry farms are increasingly being established on non-wetland sites. A retrospective cartographic analysis was done for the period ranging from 1990 to 2019 in 9 municipalities in the Centre-du-Québec region. This analysis revealed that a higher percentage of cranberry farms have been established on non-wetland sites since the early 2000s, whereas during the 1990–2000 period, 58% of new production units were established in wetlands. However, wetlands still accounted for almost half of the land converted for production of this fruit (45% for both 2000–2013 and 2013–2019). For the 2013–2019 period alone, this translated to the loss of 433 ha of wetlands to cranberry production, of which 252 ha (58%) were species-rich treed swamps and 145 ha (33%) were peatlands and marshes. These results will inform the future development of cranberry farms at the regional scale and help ensure that current wetland conservation objectives are met.

FR :

La Petite rivière Eusèbe (PRE) est un tributaire de la rivière Ashuapmushuan au Saguenay–Lac-Saint-Jean (Québec, Canada). Son embouchure se situe au coeur de la ville de Saint-Félicien. Des inventaires réalisés à la pêche électrique ont mis en lumière la présence d’une dizaine de tacons de ouananiche (Salmo salar) dans la rivière. Afin de vérifier si la présence de ces tacons pouvait résulter de la fraie de couples reproducteurs dans la rivière, une étude de caractérisation de l’habitat et un suivi printanier à l’aide d’un filet-trappe ont été effectués. Les analyses ont permis d’identifier une section de 350 m située à environ 3 km de l’embouchure comme la plus intéressante pour la reproduction et l’alimentation de l’espèce. Toutefois, aucun nid n’a été observé et aucun saumoneau n’a été capturé au moyen du filet-trappe dans les 3 secteurs de fraie potentiels identifiés. Ces données pourraient indiquer que les tacons capturés sont des immigrants provenant de sites plus productifs à l’extérieur de la PRE. Or, les frayères connues à proximité sont à plus de 6,5 km de l’embouchure de la PRE. Ainsi, la présence de ces tacons révèle possiblement une relation source-puits à l’intérieur du bassin de la rivière Ashuapmushuan.

EN :

The Petite rivière Eusèbe is a tributary of the Ashuapmusuan River in the Saguenay–Lac-Saint-Jean region of Québec (Canada), and its mouth is located in the town of Saint-Félicien. Electrofishing surveys of the river revealed the presence of several ouananiche parr, a form of landlocked Atlantic salmon (Salmo salar). A habitat characterization study was done, together with spring monitoring using a trap net, to verify whether these actually originated from adults spawning in the river. The most suitable segment of the river identified for reproduction and growth of this species was a 350 m section located about 3 km upstream from the mouth. However, no redds (nests) were observed in the 3 potential spawning areas that were identified and no parr were captured using the trap net. These data suggest that the parr that were originally caught, originated from more productive sites located outside the Petite rivière Eusèbe. As the closest known spawning grounds are more than 6.5 km from the mouth of the river, the presence of these parr reveals a possible source-sink relationship within the Ashuapmushuan River Basin.

FR :

Cette étude visait à comparer l’utilisation d’un drone avec les observations au sol dans le cadre des suivis de nidification de l’aigle royal (Aquila chrysaetos) et du faucon pèlerin (Falco peregrinus) dans le Québec méridional. Dix territoires d’aigles royaux et 17 de faucons pèlerins ont été suivis par la méthode d’observation classique au sol puis avec le drone, en réalisant un total de 41 vols à proximité des nids. Comparativement au télescope, le drone offrait une meilleure vision de l’intérieur du nid. Il améliorait l’estimation de l’âge des jeunes lors de la 3^e visite et cette information est déterminante, car elle sert à préciser la date de la 4^e visite, qui permet d’évaluer le succès de nidification et la productivité des nids. La productivité évaluée avec le drone était plus précise que celle évaluée à partir du sol pour le faucon pèlerin, alors qu’il n’y avait pas de différence pour l’aigle royal. Le suivi par drone était presque 3 fois plus rapide que le suivi au sol en considérant uniquement les 3^e et 4^e visites. Il est recommandé de maintenir le drone à une distance minimale de 100 m des nids pour éviter de déranger ces oiseaux de proie.

EN :

The aim of the present study was to compare the use of a drone with a traditional ground observation technique for monitoring nesting pairs of golden eagles (Aquila chrysaetos, n=10) and peregrine falcons (Falco peregrinus, n=17) in southern Québec (Canada). During the third and fourth visits to the territories, nests were first inspected from the ground using a telescope and subsequently from the air using a drone. Forty-one flights were conducted. The drone offered a better view of the nest than did the ground-based technique using a telescope. This improved age determination of the nestlings at the third visit, which is important because it determines the date of the fourth visit used to assess nesting success and nest productivity. Although there was no difference for the golden eagle, peregrine falcon productivity assessed using the drone was more accurate than that obtained from the ground. To avoid disturbance during studies of these two raptor species, it is recommended that drones be kept at least 100 m from the nest.