Analyses de livres et de DVDBooks and DVD Analysis

Au coeur du vivant, la celluleIn the middle of the life, the cell[Notice]

  • Bruno Goud

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  • Bruno Goud
    CNRS UMR 144,
    Institut Curie,
    26, rue d’Ulm,
    75248 Paris Cedex 05,
    France.
    Bruno.Goud@curie.fr

La cellule se trouve actuellement au centre des recherches sur le vivant. C’est le résultat des avancées considérables réalisées ces dernières années dans notre connaissance des grandes fonctions cellulaires. Les progrès réalisés sont liés en grande partie au développement de nouvelles et puissantes méthodes d'analyse comme l'imagerie dynamique. Ces travaux permettent de mieux comprendre non seulement comment fonctionnent les cellules, mais aussi les mécanismes par lesquels la cellule répond ou communique avec son environnement immédiat, et ce dans un contexte normal ou pathologique. L’importance de la cellule comme unité de base du vivant en sort renforcée. La plus belle illustration est sans doute le perpétuel retour des organismes multicellulaires complexes à l’état unicellulaire lors de leur reproduction. Comme l’a très bien dit le biologiste anglais Lewis Wolpert dans son livre La théorie de l’embryon : « … si le développement de l’embryon représente la forme la plus achevée de l’évolution, la cellule en constitue la véritable invention ». Ce rôle central de la cellule dans la biologie moderne et la très grande vitalité des recherches actuelles en biologie cellulaire sont magnifiquement illustrés dans le DVD Au coeur du vivant, la cellule, réalisé et produit par Véronique Kleiner et les équipes du CNRS Images [1]. Ce DVD est le fruit de plus d’un an de travail accompli en étroite collaboration avec le biologiste Christian Sardet, Directeur de Recherche au CNRS et responsable d’une équipe s’intéressant à la structure et la différenciation des embryons à l’Observatoire de Villefranche-sur-Mer (France). Disponible en trois langues (français, anglais et allemand) et d’une durée d’environ trois heures, le DVD se divise en cinq grands chapitres. Le premier est consacré à l’histoire et à la mise en place de la théorie cellulaire. Paul Nurse, Professeur à l’Université Rockefeller à New York et Prix Nobel de Médecine en 2001, rappelle dans un entretien que la théorie cellulaire, malgré son importance fondamentale, est bien moins connue que la théorie de l’évolution popularisée par Charles Darwin. Son émergence fut très lente : depuis l’observation originale en 1665 par le botaniste anglais Robert Hooke de cellules dans des coupes de liège à l’aide d’un microscope primitif, et la conceptualisation, en 1839, par deux éminents universitaires allemands, Matthias Schleiden et Théodore Schwann, de la théorie cellulaire, il a fallu presque deux siècles. Le Pr Werner Franke (DKFZ, Heidelberg, Allemagne) insiste dans un autre entretien sur l’apport décisif du développement de microscopes fiables et performants, sous l’impulsion de Carl Zeiss qui lance la première fabrication en série de microscopes dans son usine d’Iéna en Allemagne, et du physicien Ernst Abbe qui développe une théorie physique de l’optique. Le rôle essentiel du naturalisme allemand, et même de l’élan révolutionnaire qui a secoué l’Europe au milieu de XIXe siècle dans le triomphe de la théorie cellulaire, est souligné par le Pr Claude Debru (École Normale Supérieure, Paris, France). Une série de fiches didactiques sur les précurseurs de la théorie cellulaire (des plus illustres comme Buffon ou Raspail aux moins connus comme Dutrochet), l’école allemande de biologie, les biologistes européens et le contexte philosophique nourri de débats passionnés qui a accompagné l’émergence de la théorie cellulaire complètent utilement ce chapitre. Le deuxième chapitre traite de l’Évolution. Un film, composé de très belles séquences réalisées à partir de nombreux types cellulaires, décrit les trois grandes familles de cellules (les eubactéries, les archébactéries et les eucaryotes) et expose les différents scénarios possibles ayant conduit à l’apparition de la première cellule, puis à celle des organismes pluricellulaires. Une jolie présentation intitulée « le plancton, c’est tout bon » tournée dans le laboratoire de Christian Sardet, est un plaidoyer …

Parties annexes