Le management à l’heure de la globalisation : universalisme ou particularisme ?Management in the Age of Globalization: Universalism or Particularism?La gestión en un mundo globalizado: ¿universalismo o particularismo?

Mot des rédacteurs invitésLe management à l’heure de la globalisation : universalisme ou particularisme ?Word from the Guest EditorsManagement in the Age of Globalization: Universalism or Particularism?Palabras de los redactores invitadosLa gestión en un mundo globalizado: ¿universalismo o particularismo?[Notice]

  • Dominique Besson et
  • Elie Chrysostome

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  • Dominique Besson
    IAE, Université de Lille, ULR 4999 - LUMEN, F-59000 Lille, France; & Faculty of Engineering Management, Poznan University of Technology, Poznan, Pologne

  • Elie Chrysostome
    School of Business & Economics, State University of New York – Plattsburgh, USA

Le phénomène de la globalisation dont nous avons été témoin au cours des dernières décennies a introduit de profonds changements dans les pratiques managériales et transformé le sort de très nombreuses entreprises. Les sites web de nombreuses entreprises sont devenus des magasins ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours par semaine, partout dans le monde et ou les consommateurs peuvent procéder à leurs achats quand ils le veulent et sans égard au pays dans lequel ils se trouvent. Qu’il s’agisse de la manière dont les entreprises annoncent leurs produits, les vendent ou les livrent à leurs clients ou encore de la nature du travail ou de son organisation au sein de ces entreprises, des interactions entre employés ou entre employés et leurs employeurs pour ne citer que ces quelques éléments, les entreprises ont été obligées de s’ajuster. De nombreuses entreprises ont réussi ces ajustements et certaines ont même connu une croissance fulgurante tandis que d’autres ont tout simplement fini par cesser leurs activités en raison de leur incapacité à ajuster leurs pratiques managériales. Toutes sortes de stratégies ont été déployées pour mener à bien ces ajustements. Autant des stratégies globales ont permis à bien des entreprises de profiter d’économies d’échelles pour s’imposer à l’échelle mondiale, autant ces stratégies globales ont dans bien des cas montré leurs limites face aux spécificités de marchés locaux ou régionaux pour lesquels les stratégies de réponse aux marchés locaux ou régionales ou stratégies transnationales se sont montrées efficaces. Les articles de ce dossier spécial analysent certaines de ces pratiques de gestion à travers les réflexions proposées dans quatre articles et une note de lecture d’un ouvrage important sur la question (concernant les nouveaux outils informatiques de management et de commerce). Les articles proviennent de communications présentées au colloque Global management conference qui a eu lieu à l’Institut d’administration des entreprise (IAE) de Lille, organisé par le laboratoire Recherches interdisciplinaires en management et économie (RIME Lab) en juin 2017, sous la supervision du Pr Dominique Besson de l’IAE. La problématique centrale de la conférence, et de ce fait de ce dossier spécial, consiste à se demander si au niveau mondial le management tend vers des principes et des pratiques similaires ou s’il persiste des différences nationales spécifiques. Cette question est récurrente depuis des décades dans le monde des sciences du management et des organisations. Pour certains, la mondialisation est confondue avec la globalisation, c’est-à-dire que l’internationalisation, au sens du développement des flux d’exportation, voire la transnationalisation, l’essor des flux d’investissement et des implantations à l’étranger, provoquerait le développement de formes similaires de sociétés et, pour ce qui nous importe ici, de management et d’organisation du travail. Le fait que souvent en anglo-américain, le terme de mondialisation soit recouvert par le terme de « globalization », en est d’ailleurs symptomatique. Il est notable que beaucoup d’auteurs considèrent la globalisation comme l’utilisation de plus en plus intensive des réseaux mondiaux de production et d’information, notamment les NTIC (nouvelles technologies d’information et de communication). Ainsi, La logique du réseau évincerait celle du territoire. D’autres différencient clairement les deux (ou trois) phénomènes, et soulignent que les développements indéniables (du moins, avant la crise épidémique récente) d’internationalisation et, éventuellement, de transnationalisation, ne s’accompagnent pas, du moins pas nécessairement, et dans les faits beaucoup moins, de convergence dans les modalités organisation et de management. Pour ces derniers, la mondialisation actuelle est d’abord et avant tout une globalisation financière, avec la création d’un marché planétaire des capitaux et l’explosion des fonds spéculatifs – mais ne conduit pas à ce que les modes de vies, et les formes de management, soit réellement comparables –même …