DocumentationComptes rendus

Collé, Nathalie, Latham, Monica, Chauvin, Catherine et al., dir. (2020) : Textuality And Translation. Nancy : Presses universitaires de Nancy/Éditions universitaires de Lorraine, 252 p.

  • Audrey Canalès

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  • Audrey Canalès
    Université de Montréal, Montréal, Canada

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Couverture de Volume 68, numéro 1, avril 2023, p. 1-219, Meta

Le recueil propose un éventail de contributions rassemblées à la suite d’un séminaire organisé par l’axe de recherche « Dynamiques Transculturelles et Transnationales » sur le thème de la « traduction prismatique » telle que définie par le professeur Matthew Reynolds (Université d’Oxford), ainsi que des contributions spécialisées (p. 9). On pourrait penser que la traduction prismatique serait le fil conducteur de l’ouvrage, mais à la lecture de l’« Introduction », on comprend que l’ouvrage portera (aussi) sur la matérialité de la traduction (« Text-Making, Text-Shaping and The Act of Translation » [ 14-25]). Le concept de traduction prismatique n’étant pas défini d’emblée, je suis allée le chercher sur le site Web de l’OCCT (Oxford Comparative Criticism & Translation) et je l’ai trouvé dans une description du projet de recherche du même nom, mené par Reynolds : Reynolds a également dirigé un récent recueil sur le sujet, intitulé Prismatic Translation (2019). Les premiers effets de Textuality and Translation ont donc été l’abandon de ma posture de lectrice passive et la découverte du concept fort intéressant de la traduction comme prisme, dont Reynolds donne deux exemples, à défaut de revenir en détail sur la définition, dans le « Prélude » (Section I, p. 29-45), avec la traduction prosodique d’extraits de Madame Bovary et les traductions plurielles du grec ancien d’Anne Carson. Si l’on file une métaphore prismatique, les contributions réunies dans Textuality and Translation forment des arcs-en-ciel de points de vue sur la textualité, aussi stimulants que variés, qui recoupent de nombreux domaines (traduction littéraire, traduction professionnelle, traduction institutionnelle, culture, histoire, film, comédie, etc.). Le propre de tels ouvrages collectifs interdisciplinaires est de s’adresser à des publics pas toujours spécialistes des sujets abordés, ce qui n’est pas antinomique avec l’objectif (tout à fait atteint) du présent recueil de susciter de nouvelles conversations (p. 15). Chacun·e y piochera ainsi des contributions qui correspondront à ses champs d’intérêt ou qui piqueront sa curiosité et lui donneront envie d’aller plus loin. J’ai trouvé la lecture de la « Section II » sur les contextes de production des traductions (p. 49-95) particulièrement enrichissante. Dans le premier chapitre (p. 49-74), Rudy Loock examine la question de l’évaluation de la qualité du travail des « biotraducteurs » (humains, dont l’intervention parfaite est, selon Loock, la plus « invisible » possible [p. 68]) et de leur valeur par rapport aux machines, Loock nous rappelant que la traduction dépasse toujours l’exactitude grammaticale. Le second chapitre, de Thierry Fontenelle, porte sur l’évolution de la traduction professionnelle, les aspects du flux de travail liés à l’exploitation des mémoires de traduction et les compétences professionnelles paralinguistiques en traduction, ce dernier sujet étant trop peu abordé, selon l’auteur, dans l’enseignement de la traduction (p. 75-93), une réalité qu’étudiant·e·s et praticien·n·e·s ne nieront pas. L’éclairage de Benjamin Heyden, Martin Pirard et Marie Herbillon sur les difficultés de production des textes européens est une suite naturelle de cette réflexion sur la traduction professionnelle, cette fois-ci au sein des institutions européennes. Ces dernières produisent en effet des textes dans 23 langues différentes (dont certaines rares) et ces traductions influencent directement la vie des ressortissants de l’Union. Dans ce contexte, les concepts de qualité, d’autorat, de source et de cible prennent des dimensions particulières, ici fort bien expliquées (p. 95-116). Ces trois chapitres montrent qu’au-delà du fossé souvent décrit entre théorie et pratique de la traduction, il reste à établir des passerelles entre théorie, pédagogie et contextes professionnels de la traduction, car les questions soulevées par les diverses pratiques recoupent des interrogations théoriques fondamentales et des sujets auxquels la formation en traduction prépare peu. Il est difficile …

Parties annexes