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CLOUTIER, Geneviève, La valorisation des savoirs de femmes immigrantes en milieu communautaire, (2011). Québec, Richard Vézina Éditeur, 156 p.[Record]

  • Kim Dubé

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  • Kim Dubé
    Étudiante au doctorat, École de service social, Université d’Ottawa

Le premier chapitre de La valorisation des savoirs de femmes immigrantes en milieu communautaire présente une vue d’ensemble de l’immigration au Québec et au Canada, son historique et les multiples lois qui s’y rapportent, incluant les mesures restrictives en matière d’immigration actuellement en vigueur. C’est en 1962 que le Canada a ouvert ses portes à l’immigration internationale, non axée sur la politique de l’immigration blanche, ce qui a entrainé à un grand flux d’immigration venant de partout au monde. Au début du présent millénaire, 10 % de la population du Québec était composée de personnes immigrantes. Montréal se retrouvait au 3e rang des villes canadiennes à recevoir le plus grand nombre de personnes immigrantes. Cloutier mentionne plusieurs raisons qui incitent le Québec et le Canada à ouvrir leurs frontières à l’immigration. En fait, « l’accueil de personnes étrangères au Québec vise d’abord à pallier l’affaissement dramatique de la démographie, qui s’explique par la décroissance et le vieillissement de sa population » (p. 20). L’auteure évoque aussi l’apport économique et l’enrichissement des différents secteurs économiques. Toutefois, même si le Québec retire des avantages de l’immigration, il ne faut pas perdre de vue les obstacles que rencontrent les personnes immigrantes ou réfugiées. Cloutier souligne les pertes reliées à l’immigration et soutient qu’elles sont encore plus importantes pour les femmes immigrantes ou réfugiées. En effet, ces dernières font face à plusieurs enjeux qui viennent aggraver leur situation; entre autres, elles voient leurs savoirs non reconnus à travers la non-reconnaissance de leurs diplômes, elles connaissent la pauvreté, elles éprouvent de la difficulté à se trouver du travail et elles vivent la séparation d’avec leur réseau social. Pour s’intégrer à la société, elles doivent donc lutter tout au long de leur parcours postmigratoire. Selon ces femmes, les pertes liées à l’immigration dépassent les gains effectués lors de leur arrivée dans la société d’accueil. De plus, « la méconnaissance de [leurs] multiples réalités amène la société québécoise à tracer un portrait à la fois statistique et homogène [des femmes immigrantes ou réfugiées] » (p. 27). Ainsi, les problématiques qu’elles vivent occupent beaucoup de place au sein des organismes communautaires offrant des services aux immigrants et réfugiés. Le deuxième chapitre porte sur la transformation des organismes communautaires québécois et sur l’évolution de leur expertise. Afin de bien cerner les réalités des organismes communautaires, Cloutier (p. 31) cite Bourassa et Leclerc selon qui « les savoirs développés dans le milieu communautaire connaissent sensiblement le même sort que les savoirs portés par les femmes immigrantes ou réfugiées : ils sont peu et mal connus, souvent dévalorisés, voire exclus du champ de connaissances de l’intervention sociale ». L’auteure poursuit en expliquant qu’avant 1965, les responsables politiques n’agissaient pas en matière d’immigration et que ces services étaient donc assurés par les différents membres des communautés ethniques et religieuses résidant déjà au Québec. Il est donc récent de retrouver des organismes dont la mission est d’aider la population immigrante ou réfugiée. Les organismes communautaires oeuvrant auprès de personnes immigrantes ou réfugiées ont été mandatés pour assurer l’accueil, l’établissement et l’intégration des immigrants et réfugiés. Mais ces organismes se sont heurtés à plusieurs obstacles, rendant difficile l’offre de services. Le communautaire n’étant pas la priorité des instances gouvernementales, leur financement était limité. Cloutier ajoute que la lutte demeure un sujet d’actualité, particulièrement en matière de financement. Malgré tout, le secteur communautaire lié à l’immigration offre des services de grande qualité. Les intervenants sur le plan communautaire réussissent à adapter leurs pratiques aux besoins des nouveaux arrivants et à subvenir à une partie de leurs besoins. Dans le troisième chapitre, Cloutier décrit la …

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