Recensions

The Motivation to Vote : Explaining Electoral Participation, d’André Blais et Jean-François Daoust, Vancouver, University of British Columbia Press, 2020, 148 p.[Record]

  • Matthew Taylor

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Pourquoi les gens votent-ils ? Ce n’est pas une nouvelle question, car une riche littérature se penche sur celle-ci. Bien qu’elle soit largement débattue en science politique, André Blais et Jean-François Daoust répondent d’une manière innovante à la question « Pourquoi vote-t-on? », avec de nouvelles analyses. L’ouvrage commence avec la question susmentionnée ou, plus précisément, les auteurs cherchent à répondre à la question suivante : « Pourquoi les gens prennent-ils la décision de voter ou ne pas le faire ? » Ils avancent un modèle de processus de décision basé sur quatre considérations (p. 6) : 1) L’électeur aime-t-il la politique ? 2) L’électeur considère-t-il que voter est un devoir ? 3) L’électeur se sent-il concerné par les résultats électoraux ? 4) L’électeur considère-t-il que voter est facile ? Les auteurs postulent que ces quatre considérations constituent un modèle qui peut expliquer en grande partie la décision d’un électeur de voter ou non lors des élections (p. 13). Pour évaluer leur hypothèse, Blais et Daoust utilisent les données de sondages du projet Making Electoral Democracy Work (MEDW) de 2011 à 2015, banque de données qui comprend des variables sur les attitudes politiques et le comportement électoral d’électeurs de cinq pays lors de vingt-quatre élections. Après un chapitre d’introduction, les auteurs examinent l’effet de l’âge et du niveau d’éducation sur la participation politique pour les contrôler avant d’examiner leurs considérations. Pour évaluer le rôle des quatre considérations qu’ils jugent essentielles pour expliquer la propension d’un électeur à voter ou non, les auteurs commencent leur étude du rôle des différents facteurs par les considérations qui concernent les attitudes générales avant d’examiner les considérations qui sont plus spécifiques aux élections (p. 20). Cette approche guide l’ordre des quatre chapitres qui offrent des analyses spécifiques pour tester chacune des quatre considérations principales. Ils évaluent donc dans un premier temps les liens entre le fait d’aimer la politique et celui de voter, avant de passer aux autres considérations. Les résultats sont intéressants mais peu surprenants. Blais et Daoust trouvent que les deux considérations attitudinales (aimer la politique et sentir que voter est un devoir) sont plus importantes pour expliquer la participation électorale que les considérations spécifiques à un contexte électoral particulier (l’importance des résultats pour les électeurs et la facilité perçue de ces derniers à voter lors du scrutin). Ils trouvent également que l’intérêt pour la politique d’un électeur a un effet plus fort sur sa propension à aller voter que son devoir civique. De plus, Blais et Daoust démontrent que les quatre variables séparément ont un effet sur la propension d’un individu à voter. Leurs analyses révèlent également que les attitudes politiques des électeurs se forment tôt dans leur vie et qu’elles sont presque inchangeables une fois qu’elles sont développées. Ces résultats dirigent les lecteurs vers le septième chapitre. Dans ce chapitre sept, Blais et Daoust se demandent si le fait de voter (ou non) est une habitude chez les électeurs. Ils font l’argument que si le vote est une habitude, les quatre considérations importantes (amour de la politique, devoir de vote, souci pour le résultat, facilité de vote) doivent être moins importantes pour expliquer pourquoi les citoyens plus âgés – et donc probablement plus habitués à voter – prennent la décision de voter ou non. Leurs analyses des données du MEDW révèlent que ce n’est pas le cas pour les quatre considérations qu’ils évaluent, ils trouvent même que l’effet est plus fort chez les citoyens plus âgés pour leurs considérations du devoir de vote, du souci pour le résultat et de la facilité de vote (p. 82). Les auteurs ont vérifié la …