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Du nouveau sur les cellules souches pancréatiquesDo pancreatic stem cells exist ?[Record]

  • Raphaël Scharfmann

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  • Raphaël Scharfmann
    Inserm E363,
    Faculté de médecine Necker,
    156, rue de Vaugirard,
    75015 Paris, France.
    scharfmann@necker.fr

Comprendre comment la masse de cellules β pancréatiques qui produisent l’insuline (estimée à 1 million de cellules β chez le rongeur adulte et mille fois plus chez l’homme) est contrôlée au cours de la vie est crucial pour plusieurs raisons : sur un plan cognitif, pour progresser dans la compréhension des mécanismes de régulation de l’homéostasie d’un type cellulaire particulier appartenant à un organe complexe ; sur un plan médical, pour identifier les compartiments cellulaires responsables de l’amplification physiologique des cellules β, et donc pouvoir définir des approches pour accroître la taille de ces compartiments à la demande. La masse de cellules β pancréatiques augmente tout au long de la vie. Les premières cellules β apparaissent chez le rongeur pendant la deuxième partie de la vie foetale. Il est bien établi que, à cette période, ces cellules β se développent à partir de cellules souches d’origine endodermique localisées dans l’épithélium pancréatique. Ces cellules souches, qui, par définition, n’expriment pas l’insuline, vont se multiplier et activer ou réprimer l’expression d’une série de facteurs de transcription nécessaires à la formation d’une cellule β mature. Il semble clair que pendant la vie foetale, une fois produites, la capacité proliférative de ces cellules β, est négligeable. Le nombre de cellules β va aussi augmenter pendant la vie postnatale chez le rongeur mais aussi dans différents modèles expérimentaux de régénération. Pendant la vie postnatale, l’homéostasie des cellules β est en théorie le résultat d’un équilbre entre la formation de nouvelles cellules et leur destruction. La formation de cellules β peut résulter soit de leur différenciation à partir des cellules souches comme c’est le cas pendant la vie prénatale - à ceci près que les cellules souches n’ont pas été directement identifiées après la naissance - soit de la prolifération des cellules β matures elles-mêmes. On sait depuis de nombreuses années que pendant la vie post-natale chez le rongeur, les cellules β ont une certaine capacité de prolifération. Par exemple, si l’on injecte un analogue de la thymidine (BrdU par exemple) à une souris ou à un rat adulte quelques heures avant de le sacrifier, moins de 1 % des cellules β incorporent cet analogue de la thymidine. Ce taux d’incorporation de BrdU semblait trop faible pour expliquer la régénération physiologique et, sur cet argument, une néogenèse physiologique de cellules β à partir de cellules souches ou de progéniteurs avait été suggérée pendant la vie postnatale. Des résultats récents suggéraient que ces cellules souches pourraient être d’origine pancréatique, comme c’est le cas pendant la vie embryonnaire, mais pourraient également provenir de la moelle osseuse (suivant le, ou la, mode « transdifférenciation»). Cette néogenèse à partir de cellules souches pancréatiques serait même le mode prépondérant de formation de nouvelles cellules β dans différents modèles de régénération par exemple après pancréatectomie partielle ou après ligature du canal pancréatique. Toutefois, il n’existait aucune preuve directe d’une néogenèse de cellules β à partir de cellules souches pendant la vie postnatale, et les seuls arguments étaient indirects et fondés sur un calcul théorique (mais assez empirique) mettant en doute que le seul pourcentage de cellules β incorporant du BrdU puisse expliquer l’augmentation de la masse pancréatique visualisée. D’autres arguments comme l’accumulation de cellules β à proximité des canaux pancréatiques (qui auraient contenu les cellules souches), n’ont jamais convaincu la totalité des scientifiques. Un travail récent de Y. Dor du laboratoire dirigé par D. Melton à Boston (MA, USA) publié en mai 2004 dans Nature propose une autre interprétation [1] : l’augmentation de la masse de cellules β qu’elle soit physiologique pendant la vie postnatale, ou contemporaine de processus de régénération, proviendrait …

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