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Nord, Christiane (1997/2018) : Translating as a Purposeful Activity: Functionalist Approaches Explained. 2e éd. Abingdon/New York : Routledge, 153 p.[Record]

  • Etienne Lehoux-Jobin

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  • Etienne Lehoux-Jobin
    Université de Montréal, Montréal, Canada

Christiane Nord, grande ambassadrice de la tradition fonctionnaliste allemande, propose la deuxième édition de son célèbre Translating as a Purposeful Activity, ouvrage originellement publié chez St. Jerome en 1997. Fait à noter, la réédition paraît chez Routledge, au sein de la collection « Translation Theories Explored » dirigée par Theo Hermans. Les réalités de la traduction comme celles de la traductologie ayant passablement évolué au cours des vingt dernières années, il nous tardait de voir quelles nouveautés nous réservait cette réédition du livre de Nord. D’emblée, mentionnons les deux principaux ajouts à l’ouvrage : en ouverture, un avant-propos signé Georges L. Bastin et, en clôture, un nouveau chapitre offrant un état des lieux du fonctionnalisme au 21e siècle. Outre ces deux nouvelles parties, de nombreuses modifications ont été apportées tantôt globalement, tantôt ponctuellement. Au chapitre des changements « mineurs », on retrouve notamment l’adoption de l’orthographe britannique (p. ex. : analysed, et non plus analyzed [p. 4]), l’amélioration de l’idiomaticité et du style (p. ex. : similarity to, au lieu de similarity with [p. 6]) et la correction de coquilles (p. ex. : Margret Ammann, plutôt que Margaret Ammann [p. 119]). En outre, au fil de l’ouvrage, Nord met à jour les références ou les remplace par de nouvelles lorsqu’opportun. Ces révisions sont toutes les bienvenues, mais mentionnons toutefois l’étonnant remplacement du terme languaculture par linguaculture, sachant que Nord fait uniquement appel à ce concept par le truchement des travaux de l’anthropologue Michael Agar qui affirme lui-même que, lorsqu’il a emprunté le terme au collègue Paul Friedrich, il l’a fait passer de linguaculture à languaculture, « to bring it in line with the more commonly used “language” » (Agar 1994 : 265). En ce qui concerne les modifications « majeures », mentionnons d’abord la retraduction en anglais de quelques citations, une opération qui permet notamment de rectifier un glissement de sens présent dans l’ouvrage original. En effet, Nord y citait un extrait de Stylistique comparée du français et de l’anglais, à savoir « le plus petit segment de l’énoncé dont la cohésion des signes est telle qu’ils ne doivent pas être traduits séparément » (Vinay et Darbelnet 1958/1960 : 37 ; nous soulignons), et le traduisait par « the smallest utterance-segment in which the cohesion of the signs is such that they do not have to be translated separately » (Nord 1997 : 68 ; nous soulignons), erreur qu’elle corrige dans la présente édition en remplaçant « do not have to » par « must not » (p. 63). Nord actualise également sa terminologie en remplaçant par exemple « Model of Text Functions » (Nord 1997 : 40) par « model of communicative functions in texts » (p. 39). Cependant, toujours sur le plan du métalangage, nous nous interrogeons quant au maintien de translational action (p. 12) comme équivalent de translatorisches Handeln, terme que nous traduisons personnellement en français par action traductorielle (plutôt que par action traductionnelle), à l’instar d’auteurs comme Snell-Hornby (1988/1995), Pym (2010/2014) et Schäffner (2011) qui emploient le terme translatorial action en anglais. À ce propos, Nord (2013 : ii), dans la préface de sa traduction d’un ouvrage de Reiss et Vermeer (1984), admet elle-même que le terme translatorial action « makes sense if we understand translatorial as an adjective to describe objects or phenomena related to translators » et ajoute que « [i]n this book, I shall therefore use translatorial action to translate translatorisches Handeln […] » (italiques de l’auteure). Il est donc surprenant qu’elle n’ait pas suivi la même logique dans le présent ouvrage. Étant …

Appendices