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Considéré en France comme un champion de l’argumentation et de l’art oratoire, Bertrand Périer prodigue ses conseils sur l’éloquence, l’élaboration du discours, l’argumentation (p. 68), la persuasion, la préparation de la péroraison (p. 71), la conviction (p. 127), l’empathie (p. 192), le non-verbal (p. 19), les ressorts du discours (p. 100) avec toutes les formes de débats et de joutes oratoires — d’où le titre de son ouvrage qui, selon la banderole de l’éditeur ajoutée en couverture, s’est vendu à plus de 50 000 exemplaires en moins d’un an, bien qu’il existe de nombreux autres ouvrages en français sur ce même sujet[1]. D’entrée de jeu, l’auteur rappelle cette évidence que s’exprimer oralement devant un public n’est pas comme rédiger un texte pour d’éventuels lecteurs (p. 50) ; comme on le sait, les règles d’organisation du propos changent considérablement, qu’il s’agisse de prononcer un discours politique dans une assemblée plus ou moins captive ou encore pour un sermon devant des fidèles rassemblés. Subdivisé en une trentaine de points précis, son livre La parole est un sport de combat reprend des éléments des cours que Bertrand Périer donne à l’Université de Paris 8 et à l’Institut d’études politiques de Paris (« Sciences Po »)[2]. Ses formules sont souvent efficaces et dénotent un enthousiasme contagieux. Voici quelques exemples qui montrent la vivacité de l’auteur : « Il est grand temps de réenchanter la parole et l’écriture » (p. 51), « La parole est une fête » (p. 75), « Variez le ton. Lent, rapide, fort, doux, drôle, grave. On doit passer par tous les registres. On ne change jamais assez de ton » (p. 80). Évitant de refaire l’historique de l’art oratoire (à part une brève mention de Cicéron, p. 33), Bertrand Périer va toujours à l’essentiel en prescrivant sa « règle des quatre C » : clarté, concision, cohérence, crédibilité (p. 204). Au terme de cette lecture, on peut affirmer que l’auteur met bien en pratique les règles qu’il a édictées au départ. Ce livre clair et rigoureux sera particulièrement utile aux futurs enseignants, aux candidats à la prêtrise, mais aussi aux thésards qui préparent un examen doctoral ou leur soutenance.