Contrepoints – archives

La nouvelle sphère intermédiatique (colloque du CRI – 1999) à l’épreuve de la remédiation : supports, approches et discours“The new intermedial sphere” (a 1999 CRI conference) resisting remediation: mediums, approaches and discourses[Record]

  • Caroline Bem,
  • Rémy Besson,
  • Suzanne Beth and
  • Claudia Polledri

La vidéo qui constitue le coeur de cette contribution a pour objet le panel « La nouvelle sphère intermédiatique (colloque du CRI, 1999) à l’épreuve de la remédiation : supports, approches et discours », conçu par quatre postdoctorant-es associé-es au CRIalt et présenté dans le cadre du troisième colloque de la Société internationale d’études intermédiales (ISIS) en mai 2017 à l’Université de Montréal. La conception de ce panel a une double origine, la première étant le colloque auquel se réfère son titre, La nouvelle sphère intermédiatique, dirigé en mars 1999 par Terry Cochran et André Gaudreault au Musée d’art contemporain de Montréal. Il s’agit du premier colloque du Centre de recherches sur l’intermédialité (CRI), fondé peu avant, en 1997. La seconde origine du panel a été la découverte, à la faveur d’un déménagement du Centre à l’automne 2016, de documents d’archives issus de ce colloque de 1999 : appel à communications, échanges avec les participant-es, affiches ainsi qu’une série de vingt-quatre cassettes audio comportant les enregistrements de l’ensemble des communications. Celles-ci nous ont donné non seulement un accès aux propos — tout à la fois aux contenus et aux voix — des participant-es du colloque de 1999, mais elles en constituaient surtout des supports matériels qui nous ont semblé propices à une appropriation créative. L’écoute de ces enregistrements nous a ainsi conduits à nous plonger dans ces communications qui sont considérées comme ayant une valeur fondatrice pour ce qui est ensuite devenu l’école montréalaise de l’intermédialité (école qui se caractérise notamment par son refus d’assigner au terme intermédialité lui-même une signification immuable et partagée). Ce colloque a, en effet, été le lieu et le temps de l’énonciation des orientations théoriques et épistémologiques qui en constituent le coeur, la cohérence et la structure depuis vingt ans. Celles-ci s’ancrent particulièrement dans l’insistance sur les notions de médiation, de milieu (intermédial) et d’émergence (médiatique), contrastant avec d’autres lignées mettant plutôt de l’avant, par exemple, les idées de coprésence ou de transfert (médiatiques). L’un des objectifs du panel de 2017 était donc de caractériser la singularité de l’approche montréalaise de l’intermédialité, structurée autour du CRI. Le panel propose ainsi une forme d’archéologie de cette communauté de pensée montréalaise en mettant en rapport les propos tenus en 1999 avec le présent des réflexions de celles et ceux qui la composent. L’objectif était, en effet, non seulement de revenir sur ce qui avait été formulé lors de ce colloque, mais aussi d’explorer et de donner forme à l’écart temporel à partir duquel on les découvrait. En ont découlé les modalités et le guide méthodologique de notre travail, au cours d’un processus ayant duré un peu plus de six mois. Après écoute des cassettes et sélection des communications sur lesquelles concentrer notre attention, nous avons conduit des entrevues avec les intervenant-es de 1999. Le principe de la sélection que nous avons menée a été guidé par leur inscription et leur contribution à cette école montréalaise. En tout, huit entrevues ont été conduites, entre fin 2016 et début 2017, avec Marion Froger; André Gaudrault et Philippe Marion; Germain Lacasse; Silvestra Mariniello; Éric Méchoulan; Walter Moser; Jürgen Müller; Johanne Villeneuve. La manière de procéder était la suivante : lors de notre rencontre, nous leur faisions écouter individuellement leur intervention de 1999, puis nous leur demandions de réagir spontanément. Quelques questions étaient ensuite posées pour nourrir ce retour, afin de savoir principalement si leur conception de l’intermédialité avait changé, mais nos interventions restaient très restreintes. La rétroaction sur les propos de 1999 durait le même temps que les présentations du colloque lui-même, soit vingt minutes environ. Le panel présenté …

Appendices