Abstracts
Résumé
Au fil des dernières décennies, le cinéaste montréalais Bernard Émond s’est imposé en tant que réalisateur marquant du septième art québécois par une filmographie à contrecourant des tendances dominantes, laquelle jouit d’un indéniable succès critique et d’une reconnaissance internationale. Ce texte propose de porter attention à un phénomène singulier dans l’oeuvre, à savoir une porosité générique qui a permis au réalisateur d’expérimenter différents moyens de défendre l’importance de développer une posture éthique à travers le geste de création. L’hypothèse de départ est que le cinéaste s’est détourné du documentaire au profit de la fiction parce que ce genre est celui qui permet le mieux de répondre à cette exigence éthique. C’est dans cette optique que nous pouvons interroger rétrospectivement les moyens que peut déployer un créateur pour partager un point de vue éthique par le truchement d’une oeuvre de fiction.
Abstract
Over the past few decades, Montreal filmmaker Bernard Émond has established himself as a leading Quebec film director with a body of work that goes against the grain of dominant trends, earning him undeniable critical success and international recognition. The present article will focus on a singular phenomenon in his work, namely a generic porosity which has enabled Émond to try out different ways of championing the importance of developing an ethical stance through the creative act. The article’s initial hypothesis is that Émond has turned from documentary to fiction because the latter is best suited to responding to this ethical demand. From this perspective, we can look back on the means a creator uses to share an ethical point of view in a work of fiction.
Appendices
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