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À travers cet article, nous présentons et interrogeons la posture que nous adoptons afin d’étudier le leadership exercé par les professionnel·le·s au sein des établissements scolaires de la scolarité obligatoire en Suisse romande et en Suisse allemande, dans le cadre d’une enquête soutenue par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS). Nous nous intéressons plus précisément à tou.te.s les professionnel·le·s de l’enseignement travaillant quotidiennement dans une école (direction, doyen·ne·s, enseignant·e·s) détenant ou non une autorité formelle, mais susceptibles d’orienter réellement l’activité commune. Nous employons le concept de leadership professionnel dans le but de désigner toutes les sources potentielles d’influence, qu’elles soient descendantes, ascendantes ou même latérales, entre individus ou groupes négociant explicitement ou implicitement, consciemment ou inconsciemment les visées, les moyens et les ressources du travail réalisé à l’intérieur de l’école. Nous adoptons une démarche facilitant notre entrée dans les coulisses de l’établissement.

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Cet article interroge les conditions d’accès à l’expérience vécue par les chefs d’établissement lors de leur pratique professionnelle, hors du récit avantageux, dans un métier où la présentation de soi est une compétence professionnelle (Barbier, 2011). Plus précisément, il rend compte des retombées d’un dispositif de formation continue permettant de rapatrier, en situation de formation, certaines expériences vécues par les chefs d’établissement, à partir d’usages singuliers de l’entretien d’autoconfrontation et de l’outil vidéo. D’un point de vue théorique, cet article s’ancre dans un programme de recherche mené en anthropologie culturaliste dont l’objet central est l’étude de la construction du sujet professionnel en formation et/ou au travail (Chaliès, 2012). Outre la connaissance des activités réellement menées par les chefs d’établissement en situation de travail (Bos et Chaliès, 2019), les résultats produits interrogent les circonstances qui favorisent le développement professionnel à partir de la captation vidéo d’expériences vécues.

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Cet article présente la recherche-intervention (Bedin, 2013b; Marcel, 2010, 2014, 2015a) en tant que démarche méthodologique participative permettant d’étudier le leadership. Celle-ci a été mobilisée dans une recherche portant sur le pilotage intermédiaire et ayant convoqué le cadre théorique du leadership distribué. Six établissements scolaires secondaires français ont participé pendant deux ans au dispositif de recherche qui a associé pleinement les acteurs (Aussel et Cenzano Vilchez, 2019; Cenzano Vilchez, 2020). Le texte s’appuie sur des comptes rendus qui sont soumis à une analyse de contenu. Les résultats mettent en évidence l’importance de la construction du binôme chercheurs-acteurs, de la prise en compte des contextes, de l’expérience des acteurs et des engagements nécessaires (scientifiques et socioprofessionnels). Ils révèlent aussi des difficultés à surmonter. Ceci défend l’idée et l’intérêt d’associer chercheurs et acteurs tout au long du processus de recherche et d’intervention dans une démarche d’accompagnement (Bedin, 2013a; Marcel, 2015a).

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Les enjeux de pression et de performance liés à la gestion axée sur les résultats (GAR) teintent le quotidien des directions d’école (DÉ) et la manière dont les chercheur.euse.s peuvent accéder à leur expérience. Cet article explore les valeurs et les intentions qui façonnent les stratégies déployées par des DÉ québécoises du primaire avec un modèle de leadership pédagogique (Hallinger et Wang, 2015) combiné à la démarche d’analyse réflexive de Bourassa et al. (1999). Les propos de 18 DÉ ainsi que deux directions accompagnatrices d’un même centre de services scolaire interviewées montrent deux pratiques de gestion émergentes, la gestion politique et la gestion des ressources, estimées essentielles pour influencer la réussite des élèves dans le contexte de la GAR.  Les résultats permettent aussi de témoigner du développement d’une réflexion stratégique grâce à l’accompagnement offert, qui semble leur permettre de s’adapter et de répondre aux enjeux de pression et de performance.

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Dans le cadre de la gestion axée sur les résultats qui introduit une recherche accrue d’efficience et d’efficacité, le leadership, entendu comme la capacité des chefs d’établissement à mobiliser leur personnel, s’avère essentiel pour assurer le relais des orientations stratégiques qui mettent l’accent sur la réussite scolaire. Or, la recherche peine à rendre compte de la complexité du phénomène de leadership, tout comme à accéder à l’expérience du travail réel, à l’intelligence pratique déployée par les « leaders ». Cet article présente une démarche méthodologique qui permet d’accéder à l’expérience vécue des directions d’établissement scolaire. Elle consiste à confronter les professionnels à des traces filmées de leur activité dans une exploration progressive et guidée.

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Cette contribution est tirée d’une recherche en cours qui porte sur l’introduction de systèmes de gestion par la qualité dans des établissements professionnels du secondaire en Suisse. Ce récit d’enquête évoque quelques épisodes significatifs qui ont amené des interrogations méthodologiques et éthiques propres à un objet de recherche délicat. Nous essayerons de rendre compte de l’enquête sur place et d’interroger la place du ou de la chercheur.euse dans ses relations avec les différents acteurs. Dans la démarche de certification de leur système de pilotage et de gestion, les acteurs sont pris dans des tensions et peuvent les répercuter sur le ou la chercheur.euse qui souhaite accéder à cet objet.  Face à une pluralité de représentations et d’accueils, nous tenterons ici d’esquisser quelques ficelles méthodologiques et négociations progressives qui se construisent dans nos relations d’enquête (non sans mal) et qui permettent des formes de basculement vers des angles de recherche renouvelés.

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La réforme de la gouvernance du système éducatif belge francophone, au-delà de son impact sur le fonctionnement des établissements et la dynamique collaborative qu’elle encourage, implique, selon Cattonar et Dupriez (2019), la mise en place d’une conception « hybride » de la professionnalité des enseignants, conjuguant certaines caractéristiques d’une logique de professionnalisation et d’autres inhérentes à une logique de reddition de comptes. Cet article s’interroge sur la pertinence d’une transposition de cette conception à d’autres acteurs impliqués dans ces changements : les directions et les conseillers pédagogiques qui les accompagnent. Ainsi, à travers l’analyse d’entretiens semi-directifs (Berthier, 2010), menés auprès de « duos » de directeurs d’établissements et de conseillers pédagogiques, caractérisés par leurs relations professionnelles entretenues avant et après l’arrivée des plans de pilotage, nous analysons la manière dont ces acteurs perçoivent leur professionnalité.

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Le présent article examine le travail de construction de sens de la gestion axée sur les résultats (GAR) par douze directions d’école, au regard de variables sociocognitives et sociologiques (Dulude et Spillane, 2013). Il confirme l’hypothèse selon laquelle l’identification des besoins de réussite et les mesures prises associées aux cibles de réussite dans les écoles résultent de l’influence des variables individuelles (formation reçue, expériences antérieures, motivation, conception de la réussite des élèves et valeurs personnelles) sur la perception des variables contextuelles (clientèle et environnement scolaires). Quant à la dynamique des interactions priorisée par les directions, elle est elle-même influencée par les variables individuelles et contextuelles. Malgré les limites du recours aux entrevues semi-dirigées, l’intégration de ces facteurs cognitifs dans une approche constructiviste permet de saisir la pluralité de sens dans l’application de la GAR et apparaît comme une avenue à privilégier pour analyser la réalité et l’expérience des directions d’école.

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Si la littérature scientifique s’intéresse souvent aux chefs d’établissement, très peu d’écrits concernent leurs adjoints malgré l’importance donnée à un encadrement intermédiaire et à une répartition des fonctions de direction. L’objectif de cet article est de mettre en lumière la spécificité des situations, positions et postures des adjoints dans la division du travail en établissement scolaire, et de montrer la manière complexe et plurielle dont ils sont amenés à exercer leur fonction. Prenant appui sur une recherche qualitative, nous présentons comment leur rôle les conduits à assurer une fonction kaléidoscopique pour répondre à la fragmentation de leurs missions issues de la division du travail. Nous montrons ensuite comment ils assurent un rôle intervallaire afin de rendre possible l’action globale de l’établissement.