Lu pour vous

Bourgeois, I. (dir.) (2021). Recherche sociale : de la problématique à la collecte des données (7e édition). Presses de l’Université du Québec, 531 p.[Record]

  • Marie-Josée Charrier

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  • Marie-Josée Charrier
    Étudiante au doctorat, Sciences humaines et interdisciplinarité, Université Laurentienne

Soulignons d’emblée que la structure du livre comporte quatre parties et reflète celle de l’édition précédente, si ce n’est que certains titres ont été renommés « afin de moderniser le texte » (p. XVII). Dans les lignes qui suivent, nous ferons un survol des chapitres et nous soulignerons certaines modifications ou certains ajouts que comporte cette nouvelle édition. Les deux premiers chapitres se veulent une introduction à la recherche sociale. Le chapitre « Qu’est-ce que la recherche sociale ? » définit les concepts et présente les chapitres subséquents. Le texte a été revu pour laisser tomber la notion d’objectivité de la recherche scientifique et la situer comme étant « une démarche intentionnelle systématique d’acquisition de connaissances ». Cette démarche, est-il établi, est empirique et vise « à répondre à une question factuelle » (p. 1-2). De plus, est-il encore établi, la recherche scientifique s’appuie sur deux postures épistémologiques — positiviste et interprétative — sur lesquelles reposera la démarche et le choix méthodologique de la recherche. Le positivisme est associé aux principes des sciences naturelles ; il privilégie les méthodes quantitatives et « vise surtout à généraliser les résultats de la recherche à l’ensemble de la population, en établissant des relations causales ou des corrélations entre les variables d’intérêt » (p. 4). Dans cette perspective, il adoptera donc une démarche hypothético-déductive, fondée sur une question de recherche et des hypothèses. Quant aux principes interprétativistes, « [ils] privilégient plutôt la cocréation des connaissances grâce aux échanges entre le personnel de recherche et les personnes touchées par le phénomène » (p. 4). Le but de l’approche interprétativiste — plutôt inductive — n’est pas de généraliser les résultats, mais bien de comprendre un phénomène en profondeur et de documenter l’expérience vécue par les participants. Le chapitre « Les fondements de la connaissance » présente les sources de la connaissance et distingue les savoirs spontanés des savoirs raisonnés. Par ailleurs, l’étude de la science est abordée selon deux approches : l’approche sociohistorique à laquelle est associée la notion de paradigme développée par Thomas Khun et l’approche normative qui présente à la fois le critère de réfutabilité établi par Karl Popper et le concept de programme de recherche selon Imre Lakhatos. Enfin, les particularités et les enjeux propres aux sciences sociales ainsi qu’une remise en question des finalités de la recherche en sciences sociales viennent clore ce chapitre. Cette première partie comporte quatre chapitres qui fournissent, de façon claire et détaillée, les éléments pour élaborer un projet de recherche. On notera, cependant, dans le chapitre « La formulation de la problématique », l’utilisation de façon synonyme de « problème de recherche », défini comme « un écart entre ce que nous savons et ce que nous désirons savoir » (p. 41) et de « problématique » (non définie) qui, traditionnellement, comprend les concepts, les théories, les questions, les méthodes et les hypothèses de la recherche. Par ailleurs, l’auteure établit que la problématisation peut se faire selon une logique déductive ou inductive (tout en les associant à des méthodes spécifiques) et que « l’approche choisie révèle d’une perspective épistémologique particulière et influence la question de recherche qui sera posée » (p. 58). C’est donc sur ces postulats que sont orientées les étapes de la problématisation de la recherche. Le chapitre portant sur la recension des écrits et la recherche documentaire traite à la fois du processus cognitif et des techniques de recherche documentaire, et il constitue ainsi un excellent guide. Il aborde brièvement la question des fake sciences et des fake news, qui constituent de « nouveaux défis auxquels les étudiants sont confrontés » (p. 79). …

Appendices