Recensions

Gabriele Palasciano, Joseph Ratzinger et l’histoire de la théologie. Analyse et herméneutique des recherches patristiques des années 1950. Paris, L’Harmattan (coll. « Religions & spiritualité »), 2023, 272 p.

  • François Nault

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  • François Nault
    Université Laval, Québec

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Cover of Volume 80, Number 1, 2024, pp. 3-164, Laval théologique et philosophique

Gabriele Palasciano est doctorant en philosophie de la religion à l’Université de Vienne. Sa thèse porte sur la pensée du philosophe argentin Juan Carlos Scannone. En plus de ses recherches en philosophie de la religion, il s’intéresse à l’histoire intellectuelle du christianisme et au dialogue interreligieux. Il a dirigé quelques ouvrages collectifs, parmi lesquels je souligne : Dieu, la raison et l’épée. Perspectives oecuméniques sur le Discours de Ratisbonne (Paris, L’Harmattan, 2019) et La théologie comparée. Vers un dialogue interreligieux et interculturel renouvelé ? (Genève, Labor et Fides, 2021). Joseph Ratzinger et l’histoire de la théologie est son premier livre à titre d’auteur. S’inscrivant dans une perspective d’histoire intellectuelle du christianisme et d’histoire de la théologie, Palasciano s’attache à la reprise et à la relecture des Pères de l’Église par le jeune Joseph Ratzinger (p. 7). Il a décidé de limiter son investigation aux années cinquante, ce qui constitue déjà un corpus intéressant, cohérent et substantiel. Seul écart par rapport à ce découpage chronologique, un article de 1968 a été inclus dans l’analyse. L’auteur justifie cette dérogation en soulignant que cette étude de Ratzinger (que l’on retrouve dans son ouvrage Les principes de la théologie catholique) « peut être envisagée comme l’aboutissement d’un long processus de questionnements sur le rôle et l’influence des Pères de l’Église pour la pensée théologique de notre temps » (p. 36). L’ouvrage de Gabriele Palasciano comporte trois chapitres. Dans un premier chapitre, intitulé « Comment J. Ratzinger s’est intéressé aux Pères de l’Église » (p. 41-126), l’auteur présente les fondements théoriques ayant inspiré et accompagné les recherches patristiques du théologien allemand. Palasciano éclaire la genèse de l’intérêt de Ratzinger pour les Pères de l’Église, « en cherchant à comprendre l’arrière-plan culturel de son orientation patristique » (p. 38). Cet effort de contextualisation historique est tout à fait intéressant et l’exercice est mené avec beaucoup de rigueur. Le deuxième chapitre est consacré aux études doctorales de Ratzinger et à sa recherche sur Augustin (p. 127-197). C’est l’occasion pour l’auteur de décrire avec précision les deux modalités de lecture ratzingerienne des Pères de l’Église : l’historicisation et l’actualisation. Que la pensée de Ratzinger s’inscrive dans le courant de l’augustinisme, cela va de soi. Mais l’on ne prend pas toujours la peine de préciser, comme le fait Palasciano, qu’il s’agit « d’un augustinisme encourageant une vision […] positive de la réalité, inspiré de la culture classique et prônant le dialogue avec le monde » (p. 25). Dans le troisième chapitre de son ouvrage, intitulé « L’étude patristique : fondement et développement de la théologie ratzingerienne » (p. 199-237), l’auteur propose une vision synthétique de l’herméneutique patristique telle que Ratzinger la conçoit : cette herméneutique consiste en un « rapport créateur de perspectives nouvelles sachant considérer de façon critique et ponctuelle l’héritage du passé, ainsi que le patrimoine de la réflexion ancienne, pour s’orienter dans le présent » (p. 39). Il est à noter que l’étude de Palasciano s’ouvre par une introduction tout à fait remarquable, comportant notamment une excellente présentation de la problématique et de la finalité de la recherche, ainsi qu’une revue de littérature menée selon les règles de l’art — un modèle du genre que tous les thésards devraient lire et chercher à imiter.